Le mordillage sur écorce de bouleau est une ancienne forme de marquage réalisé par les peuples autochtones sur l’île de la Tortue qui regorge de ces arbres. De nos jours, très peu de personnes pratiquent encore cet art qui, aujourd’hui comme hier, sert à illustrer des histoires, à créer des motifs pour le perlage ou tout simplement à l’expression artistique. La technique consiste à marquer de très minces couches d’écorce de bouleau avec les dents pour y former une image.
Cette œuvre, numérisation d’un mordillage sur écorce de bouleau, a été reproduite par risographie. Les mordillages ont formé des mésanges survolant des fleurs.
Le peuple algonquin partage ce territoire avec les animaux et les plantes depuis les temps immémoriaux. On retrouve la mésange partout à Ottawa et en toutes saisons. Par ses liens à son entourage et à son environnement, elle nous enseigne la résilience, l’adaptation et la joie. Pour reconnaître le savoir et la pédagogie autochtones, il faut tenir compte des profonds liens, tant physiques que spirituels, qu’entretiennent les peuples autochtones avec la terre.
– Mairi Brascoupé
Mairi Brascoupé, artiste autochtone multidisciplinaire, est née et a grandi à Ottawa sur les territoires algonquins non cédés. Son travail s’inspire des apprentissages liés au territoire et au partage intergénérationnel des connaissances. Elle privilégie les méthodes traditionnelles tout en y intégrant des matériaux contemporains pour créer des œuvres à base d’impression, de perlage et d’illustration numérique. Elle a comme objectif de décoloniser le processus de design et de mettre de l’avant les connaissances traditionnelles autochtones dans sa pratique afin de souligner l’importance aujourd’hui, des liens que nous entretenons avec la terre.
Image : Mairi Brascoupé (Anishinābée, Canadienne, Britannique, née 1992), Chickadees and Flowers [Mésanges et fleurs], 2019