L’art de bien mourir

Une exposition nationale inspire les artistes du pays à réinventer la fin de vie

Aimee-Rose Philibert, Colombie-Britannique, Vent de Mélisse [Melissa’s Journey], 2025, aquarelle sur toile brute. Gagnante : Authenticité dans la représentation de l’expérience vécue. Dimensions : 28 po x 40 po

Que signifie « bien mourir »? Un nouveau concours artistique national novateur et les expositions qui l’accompagnent ramènent cette question millénaire à l’avant-plan, dans les galeries et les espaces publics canadiens.

Dans une culture qui évite souvent d’aborder le sujet, L’art de bien mourir brise le silence avec créativité, courage et compassion. Cette exposition percutante ne pose pas seulement la question de savoir comment nous mourons, mais aussi comment nous vivons, tissons des liens et prenons soin les uns des autres à la fin de notre vie. À travers le regard des artistes, les conversations les plus difficiles deviennent non seulement possibles, mais aussi magnifiques.

« L’art est un moyen de communication très puissant, tant pour diffuser les résultats de la recherche auprès du public que pour susciter le dialogue », soutient Sarina Isenberg, professeure agrégée à la Faculté de médecine et à l’École d’épidémiologie et de santé publique de l’Université d’Ottawa, et titulaire de la chaire de recherche par méthodes mixtes en soins palliatifs à l’Institut de recherche Santé Bruyère, dont le laboratoire a organisé le concours. « Avec ce projet, nous souhaitons faire entrer dans la sphère publique la recherche sur la mort et les soins de fin de vie, en misant sur l’art pour inspirer la réflexion, la conversation et l’action. »

Grâce au financement des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), cette initiative offre une occasion unique de transformer la recherche universitaire sur la mort et les derniers moments de la vie en œuvres d’art qui informent, inspirent et suscitent des discussions. Le concours artistique national Bien mourir demandait à des artistes de tout le pays d’interpréter à travers les arts visuels la recherche sur les soins de fin de vie et ce que signifie « bien mourir ». Trois œuvres puissantes ont été sélectionnées parmi plus de 100 œuvres d’artistes provenant de neuf provinces du Canada, chacune proposant une réflexion profondément émouvante sur le dernier chapitre de la vie.

« Les soins palliatifs sont inhérents à la condition humaine et constituent un enjeu de santé transversal. Si elles nous concernent tous, la mort et la préparation à la mort demeurent pourtant des sujets bien souvent tabous. À titre de médecin spécialiste du domaine, je sais à quel point il est important de créer des espaces propices à ces discussions ô combien difficiles », soutient Dr Paul Hébert, Président des Instituts de recherche en santé du Canada. « L’art de bien mourir est un exemple révélateur de la capacité qu’a l’art à traiter ces sujets avec grâce, habileté et éloquence. L’initiative met en exergue qu’il est possible de rendre la recherche accessible et d’amplifier sa résonance émotionnelle pour rapprocher la science de la société. Les Instituts de recherche en santé du Canada sont fiers d’appuyer les approches de mobilisation des connaissances de cette nature, et je tiens tout particulièrement à saluer la direction éclairée de la Dre Sarina Isenberg, collègue dont les travaux novateurs font progresser notre compréhension de la fin de vie et les soins palliatifs. Félicitations à l’équipe de recherche et aux artistes participants. Votre travail nous aide à faire évoluer notre façon de concevoir les soins palliatifs, les sentiments qu’ils nous prodiguent et nos discussions sur le sujet. »

Voici les gagnants et les finalistes :

  • Catégorie : Créativité dans la diffusion de la recherche
    • Gagnante : Jennifer Kershaw (Ontario) pour In Excelsis Doughnut

    • Finalistes : Barbara Brown et Cynthia O’Brien (Ontario) pour Body and Spirit

  • Catégorie : Efficacité dans la diffusion de la recherche
    • Gagnante : Susan McLeod (Nouvelle-Écosse) pour I’m OK

    • Finaliste : Julie LeGal (Québec) pour …how I die…Die Faehre

  • Catégorie : Authenticité dans l’expression de l’expérience vécue
    • Gagnante : Aimée-Rose Philibert (Colombie-Britannique) pour Vent de mélisse

    • Finaliste : Erica Tripp (Ontario) pour Sorry For Your Loss

Un jury (composé de conservatrices et conservateurs d’art, de chercheuses et chercheurs en services de santé, de professionnelles et professionnels de la santé et de personnes aidantes naturelles ayant une expérience vécue) a évalué les soumissions de manière indépendante en utilisant des critères de sélection prédéterminés en fonction de la créativité et de l’efficacité dans la diffusion de la recherche, ainsi que de l’authenticité dans l’expression de l’expérience vécue. Les artistes lauréates recevront chacune un prix de 1 000 dollars et se rendront à Ottawa pour le lancement officiel et le vernissage de l’exposition L’art de bien mourir à la Galerie d’art d’Ottawa, le lundi 24 novembre 2025 à 5h.

« À la Galerie d’art d’Ottawa, nous constatons de nos propres yeux le vaste potentiel de la collaboration entre les secteurs des arts et de la santé, explique Alexandra Badzak, directrice et chef de la direction de la Galerie d’art d’Ottawa. C’est un honneur de nous associer à Bien mourir, un projet qui utilise l’art pour faire avancer les choses, évoluer les mentalités et inspirer le changement. L’utilisation d’outils créatifs dans le cadre de la recherche permet de transformer des sujets complexes en une œuvre à laquelle les gens peuvent vraiment s’identifier. Lorsqu’il s’agit de questions importantes telles que les soins de fin de vie, ces partenariats sensibilisent le public et les professionnels, encouragent la réflexion et, en fin de compte, améliorent les soins. »

Les œuvres gagnantes et les finalistes seront présentées pour la première fois dans le cadre d’une exposition spéciale à la Galerie d’art d’Ottawa du 8 novembre 2025 au 11 janvier 2026, avant d’entreprendre une tournée nationale dans les hôpitaux, les centres de soins palliatifs et les espaces artistiques à travers le pays. La collection complète, y compris les meilleures œuvres d’artistes de tout le pays, sera également présentée dans une galerie virtuelle sur le site www.isenberglab.com.

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