« Personne ne voit vraiment une fleur; c'est si petit. » – Georgia O’Keeffe, du catalogue d’exposition de la galerie An American Place, 1939 (traduction libre)¹
La vente du tableau Jimson Weed/White Flower No.1 (1932) de la peintre moderne américaine Georgia O’Keeffe (1887–1986) au montant de 44 millions de dollars est un moment historique. Cette somme équivaut à quatre fois la valeur estimée du tableau, faisant de cette œuvre la plus chère jamais vendue aux enchères réalisée par une femme.² À ce jour, 10 ans plus tard, ce record tient toujours et sert de motivation et d’encouragement pour les artistes femmes comme celles du 44.4 Mother/Artist Collective. L’œuvre Jimson Weed/White Flower No.1, incontestée muse, a servi d’inspiration non seulement pour cette nouvelle exposition, mais aussi pour la formation du collectif lui-même.
Georgia O’Keeffe désirait avoir des enfants, mais faisait face au même dilemme que beaucoup d’autres femmes ; choisir entre famille et carrière.³ Figure fondatrice du modernisme américain, elle choisit de faire carrière nous laissant s'interroger sur les ramifications d’un choix différent.⁴ L’exposition Personne ne voit une fleur, le collectif « 44.4 Mother/Artist » met en avant une collection d’œuvres inspirées par l'héritage de Georgia O’Keeffe, explorant divers points de vue captivants sur son observation émouvante : « Personne ne voit vraiment une fleur … ».
S’intéressant aux intersections entre l'identité d'artiste, de mère et les attentes de la société, les œuvres de cette exposition se distinguent les unes des autres, reflétant ainsi les expériences et la vie singulière des mères artistes. En soulignant à la fois les aspects célébrés et invisibles de la maternité, l’exposition établit des parallèles avec la stramoine commune (jimsonweed), équilibrant des éléments contrastés tels que la beauté et la toxicité, ainsi que les rôles de mère et d'artiste. L’exposition Personne ne voit une fleur incite une réflexion profonde sur notre appréciation de la maternité et de l'art qu'elle inspire.
Organisée par Moira Power
Cette exposition a été réalisée grâce à un partenariat entre la Galerie d’art d’Ottawa et le collectif « 44.4 Mother/Artist » dont la collaboration dans le cadre du programme Bienvenue à la GAO se poursuit (link the March 3rd In-Reach calendar page). Des œuvres et produits du collectif sont à vendre à la boutique GAO.
Le collectif « 44.4 Mother/Artist » est un groupe de femmes artistes travaillant sur le territoire non cédé de la nation algonquine Anishinābe. Le collectif, qui se situe à l’intersection de la maternité/d’être mère et de l’art, partage ses connaissances, offre du soutien envers l’épanouissement créatif et favorise l’avancement professionnel et grandit en nombre chaque année.
Les artistes : Sarah Anderson, Jennifer Cherniack, Rebecca Clouâtre, Sarah Jane Estabrooks, Greta Grip, Sayward Johnson, Alexa Mazzarello, Andrea Mueller, Kristine Nyborg, Lucie Raymond, et Victoria Solan.
¹ Georgia O’Keeffe and William Einstein, “About Myself,” in Georgia O’Keeffe: Exhibition of Oils and Pastels, January 22-March 17, 1939, It Is Said, Series II (New York City, NY: An American Place, 1939), https://collections.library.yale.edu/catalog/15818083.
² “American Icon: Georgia O’Keeffe’s Jimson Weed, White Flower No. 1,” Sothebys.com, April 4, 2016, https://www.sothebys.com/en/videos/american-icon-georgia-okeeffes-jimson-weed-white-flower-no-1.
³ Georgia O’Keeffe to Alfred Stieglitz, February 18, 1917, in My Faraway One: Selected Letters of Georgia O’Keeffe and Alfred Stieglitz: Volume One, 1915-1933, ed. Sarah Greenough (New Haven, CT: Yale University Press, 2011).
⁴ Kira Randolph, A Short Biography of Georgia O’Keeffe, Internet Archive, of Short Biographies Series (Carlisle, MA: Benna Books, 2017), https://archive.org/details/shortbiographyof0000rand/mode/2up.