Jobena Petonoquot transpose des histoires familiales et des savoirs relationnels et holistiques tirés de ses relations anishinābées et naskapies dans ses expériences et dans sa rigoureuse pratique artistique. Ce faisant, elle joint communauté, histoire de l’art, colonisation, religion et résilience. Petonoquot incorpore le passé au présent en mariant des techniques traditionnelles et contemporaines, dont le perlage, l’art textile, l’installation, la gravure et la photographie.
Petonoquot dépeint le monde naturel comme un lieu de guérison, mais aussi de colonialisme persistant. Le perlage floral met l’accent sur l’aspect cyclique de la nature, et des mocassins retournent au sol les branches tombées qui le nourriront. En puisant dans une esthétique victorienne, elle rend hommage à la rébellion de ses ancêtres, qui ont maintenu leurs activités de chasse et de piégeage, même lorsque les puissances coloniales les interdisaient. Cette autosuffisance a permis aux modes de connaissances autochtones de perdurer.
Petonoquot jette aussi un regard à la fois critique et sensible sur la relation entre colonisation et christianisme, la religion ayant servi de justification au génocide. Pour s’attaquer à cette question, Petonoquot a créé une performance de longue durée à Kitigan Zibi, sa communauté, au cours de laquelle elle a inhumé des robes de baptême perlées pour les exhumer ensuite puis les exposer, en un rituel de deuil et de guérison, sans perte de souvenir.
Technique de conte et aide-mémoire, le perlage incarne une forme de résilience culturelle. De même, dans son travail artistique, Petonoquot aborde les gens de façon positive pour les encourager à fouiller le passé et les expériences actuelles des peuples autochtones du Canada, à y réfléchir et à en discuter.
Commanditaires et partenaires :
Cette exposition a bénéficié du soutien de la Ville d’Ottawa, du Conseil des arts de l’Ontario et du Conseil des arts du Canada.
Jobena Petonoquot, Resilient Repugnance: Buried dress [Résiliente aversion : robe inhumée], 2018, photographie (élément d’un triptyque), 76,2 x 76,2 cm. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.