Acquisitions 2024 : achats

La collection permanente de la Galerie d’art d’Ottawa, élément phare de sa vocation, contient principalement des œuvres d’artistes qui ont contribué à la vie culturelle de la région d’Ottawa-Gatineau dans le passé ou qui y contribuent aujourd’hui. C’est avec plaisir que nous présentons et contextualisons les œuvres acquises par la GAO en 2024.

La Galerie d’art d’Ottawa est très fière d’annoncer l’achat d’une œuvre exceptionnelle en 2024 !

La GAO a acheté For those who Chose the Sea [À ces âmes qui ont choisi la mer], une œuvre touchante réalisée par l’artiste multidisciplinaire Stany Wany, qui s’interroge sur l’héritage persistant de l’esclavage. Composée de 3 éléments : une projection d’un enregistrement vidéo de l’océan Atlantique d’une durée de 15 minutes ; une sculpture de bois représentant approximativement les compartiments dans lesquels étaient entreposés des êtres humains sous le pont des navires servant à transporter des esclaves ; et une œuvre sur papier à techniques mixtes intitulée De Perpetua Memoria. L’installation met en lumière de manière puissante les traumatismes intergénérationnels enracinés tout en offrant une affirmation poignante de la résistance.

L’œuvre For those who Chose the Sea [À ces âmes qui ont choisi la mer], qui a été présentée dans le cadre d’une exposition portant le même titre à la GAO en 2022, invite à une réflexion sur les liens entre les conditions à bord des navires transportant des esclaves et l’organisation sociale existante imposée aujourd’hui aux descendants des peuples africains enlevés.

La projection vidéo, dont les images de l’océan ont été captées à Fort Monroe en Virginie – premier endroit où des gens africains réduits à l’esclavage ont posé le pied en Amérique du Nord – crée un espace immersif. La structure de bois, quant à elle, reproduit les dimensions exactes, basé sur des recherches approfondies, de l’espace enduré par les peuples africains à bord du Veloz, un bateau d’esclave portugais. Alors que le public explore les compartiments, le bruit des vagues déferlantes se fait entendre à travers la projection, tandis que des aperçus de l’océan se révèlent entre les planches de bois, évoquant la dure réalité dans la cale.

Présentée à ses côtés, De Perpetua Memori, collage réalisé avec de l’encre, du coton et du papier sur panneau de chêne, constitue la dernière composante de l’installation. L’œuvre et ses matériaux sont dotés d’une puissante symbolique : le chêne utilisé dans la construction des navires de traite; le coton et sa production établis comme fondements de l’économie basée sur l’esclavage; et le texte consigné issu du décret papal de 1455 légitimant l’assujettissement des peuples africains ainsi que la conquête de leurs territoires et de leurs ressources. Un portrait d’Erzulie Dantòr, blason haïtien de la spiritualité et de la résistance, est superposé à l’œuvre. Confirmation définitive du triomphe des ancêtres de ce peuple sur l’oppressive institution de l’esclavagisme, De Perpetua Memoria célèbre également sa culture et son humanité persistantes.

L’installation est également un hommage solennel aux âmes de ces personnes réduites à l’esclavage qui, tragiquement, ont choisi de mettre fin à leurs jours en se noyant plutôt que de subir une vie d’esclave.

Il s’agit de la première acquisition d’une œuvre se Stanley Wany par la GAO.