Alexandra Badzak, à la direction et direction en chef de la Galerie d’art d’Ottawa et Sasha Suda, à la direction générale du Musée des beaux-arts du Canada, ont ensemble pris charge pour aider les institutions d’art visuel notables d’Ottawa à surmonter tous les hauts et les bas, tous les changements et les autres changements qui sont survenus sur deux ans. Aujourd’hui, elles s’accordent un moment de réflexion et portent leur regard vers l’avenir.
Si nous ne nous montrons pas à la hauteur de la tâche, nous disparaîtrons assez rapidement de l’imaginaire collectif. À nous de saisir l’occasion ! – Sasha Suda, directrice générale, Musée des beaux-arts du Canada
Alex : Alors, Sasha, les deux dernières années nous ont imposé, ainsi qu’à nos institutions, tout un parcours, n’est-ce pas ? La pandémie, d’importants virages sociaux, « le convoi ». Je crois qu’il est juste d’affirmer que nous avons appris de grandes leçons qui nous serviront à l’avenir. Qu’est-ce que tu retiens de tout cela ?
Sasha: Je crois sincèrement que la pandémie a permis à la société de renouer avec notre secteur. Les arts visuels nous ont donné l’occasion de contempler quelque chose qui nous transcende, et nos organisations ont été source de répit pour nos communautés locales. Nous avons également appris que ce ne sont pas toutes les communautés qui se sentent bienvenues, incluses ou en sécurité dans nos rangs et plus que jamais, on demande aux institutions d’art visuel de joindre le geste à la parole. Ce niveau d’engagement, à mon avis sans précédent, encourage fortement nos équipes et nos conseils à se mettre au diapason. Si nous ne nous montrons pas à la hauteur de la tâche, nous disparaîtrons assez rapidement de l’imaginaire collectif. À nous de saisir l’occasion !
Alex : Exactement ! Les espaces que nous gérons sont à la fois exceptionnels et vitaux. Je crois que nous avons aujourd’hui pleine conscience du rôle puissant et curatif de l’art. Cependant, comme tu le dis, cette situation nous a donné l’occasion de travailler différemment et de réduire d’importantes disparités par le biais de nos institutions. À la GAO, nous avons fait travailler nos muscles d’une nouvelle façon en collaborant avec des communautés en quête d’égalité sur des objectifs de longue haleine, et nous avons trouvé de nouvelles façons d’appuyer les artistes.
Sasha: Dans cet esprit, nous avons eu l’occasion de travailler sur nous, d’arrêter de voyager (!!) et d’investir dans la culture de travail que nous souhaitons actualiser. La COVID nous a conféré du temps ensemble et nous en avons profité pour lancer notre tout premier plan stratégique : Transformer ensemble. C’était assez impressionnant de voir comment toute l’équipe était déterminée à accroître les retombées de notre travail, à établir des valeurs communes, et à se promettre de les respecter dans tout ce que nous entreprenons.
Alex : Il s’agit là de changements essentiels et fondamentaux, Sasha. Bien fait ! Je sais que ce n’est pas facile d’accomplir cela dans une institution de la taille du MBAC, mais vous avez réussi avec aplomb en travaillant de façon collaborative. Quelles sont les nouvelles pratiques ou initiatives qui en sont ressorties ?
Sasha: Lorsque la COVID est arrivée, et que nous avons dû fermer nos portes, nous avons rapidement pris conscience du travail qu’il fallait encore accomplir afin d’appuyer nos partenaires partout au Canada. Dans le cadre de notre programme de commissariat, de prêts et d’acquisitions, nous lancerons très bientôt un important programme de rayonnement permanent conçu sur le principe fondamental que les collections nationales ne devraient pas exclusivement demeurer dans l’enceinte de notre ville. C’est un programme qui nous mettra au défi et qui nous permettra de grandir pour devenir une institution qui sert toutes les communautés sur lesquelles est fondée son existence.
Alex : Quelle bonne nouvelle ! Je sais que nous croyons toutes deux en l’importance de la collaboration et je me réjouis particulièrement que nous concourions à la présentation d’une œuvre de Yinka Shonibare à la GAO. Sa magnifique pièce, Mr. and Mrs. Andrews Without Their Heads [M. et Mme Andrews sans leur tête], de la collection permanente du MBAC, permet à une voix internationale de dialoguer avec celle de deux artistes de la région, Jobena Petonoquot (Kitigan Zibi) et Stanley Wany (Chelsea et Montréal).
Sasha: Nous travaillons sans relâche afin de pouvoir prêter les œuvres extraordinaires de la collection nationale et c’est avec fierté que nous collaborons très prochainement avec la GAO sur un prêt. Pendant cette période difficile, la GAO a su réagir avec brio, et nous adorons pouvoir contribuer à vos incroyables projets. Nous espérons qu’avec le temps et qu’avec moins de bureaucratie (!), nous pourrons en faire plus. L’équipe a mis sur pied un processus plus épuré ainsi que des options virtuelles qui permettront à la collection de voyager.
Alex : Je dirais que pour moi, ce que je retiens de positif dans tout cela, c’est l’appui que nous avons ressenti de nos collègues ici au Canada et à l’international. J’ai tout particulièrement apprécié nos échanges réguliers et l’espace sûr que ceux-ci nous ont fournis pour parler de nos défis et partager des rires !
Sasha: Alex, nous avons commencé par discuter chaque semaine pendant cette pandémie ! J’ai appris à te connaître durant ces appels matinaux. Tu étais toujours prête, à ton pupitre alors que moi j’étais cachée dans la maison, en pyjama, à espérer que ma famille ne nous interromprait pas ! J’étais tellement contente à l’idée de faire ta connaissance en personne, l’été dernier, lors d’un dîner. Nous avons dialogué de façon tellement honnête et vulnérable. J’ai pensé : « J’adore échanger avec une autre femme leader. » J’admire tellement ce que toi et toute l’équipe à la GAO faites pour les gens et les artistes d’Ottawa et des alentours. La GAO est très définitivement une institution au service de sa communauté. Le secteur en entier porte attention à ce que vous faites et s’en réjouit.
Alex :Merci, Sasha, le sentiment est tout à fait réciproque !
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Veuillez noter que la GAO sera FERMÉE du 23 décembre au 1er janvier pour la période des Fêtes. La GAO est ouverte de 10 h à 18 h le mardi, mercredi et dimanche, et ferme à 21 h le jeudi, vendredi et samedi. L’entrée à la GAO est toujours GRATUITE. Art emballant. Vente des fêtes jusqu'au 12 janvier !